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De la Stratégie à la Synthèse : L'adoption approfondie du BIM par CET Ingénierie - Interview exclusive avec Eslem Krichene

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Le BIM, autrefois cantonné à la simple modélisation 3D, a connu une véritable métamorphose. D'une approche CloseBIM centrée sur l'ingénierie et l'architecture, nous sommes passés à une vision OpenBIM, axée sur la stratégie et la data-visualisation. C'est dans ce contexte en pleine effervescence que nous avons eu le privilège de discuter avec Eslem K, une architecte et BIM manager qui a su naviguer avec brio dans ces eaux changeantes.

Après avoir fondé sa propre agence d'architecture, Eslem a plongé tête baissée dans le monde du BIM, armée d'une formation spécialisée et d'une passion pour l'innovation numérique. Sa mission actuelle ? Révolutionner les processus au sein de CET Ingénierie, une entreprise déjà bien ancrée dans la transition numérique.

L'article que vous vous apprêtez à lire se déroule en plusieurs étapes. Tout d'abord, nous vous présenterons Eslem Krichene ainsi que la structure au sein de laquelle elle opère, CET Ingénierie. Ensuite, nous plongerons dans la première partie, où le contexte de l'adoption du BIM par CET Ingénierie est mis en lumière. La deuxième partie se concentre sur les stratégies adoptées et la mise en place du BIM au sein de l'entreprise. Enfin, dans la troisième partie, nous explorerons en profondeur comment Eslem et son équipe exploitent le BIM pour transformer leur processus de travail, en utilisant des outils innovants comme BIM Track et Solibri. Chaque section offre un éclairage unique sur le parcours de CET Ingénierie dans le monde du BIM, illustrant les défis, les réussites et les innovations qui ont jalonné leur chemin.

Et pour ceux qui souhaitent approfondir encore plus, nous avons préparé une annexe détaillée sur Solibri, disponible en téléchargement.

Alors, que vous soyez un expert du BIM, un professionnel de la construction ou simplement curieux de cette révolution, préparez-vous à être inspiré ! 


Eslem, pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel depuis vos débuts en tant qu'architecte et comment vous avez intégré le numérique et le BIM dans votre carrière ?

Bien entendu ! J'ai commencé ma carrière d'architecte en 2010. Au cours des cinq premières années, j'ai collaboré avec deux agences d'architecture distinctes, ce qui m'a offert une expérience riche et diversifiée. J'ai eu l'opportunité de travailler sur des projets de différentes envergures, ce qui m'a permis de développer une polyvalence professionnelle et d'apprécier la coordination entre les différents corps de métiers.

En 2015, animée par ma passion et mon engagement, j'ai fondé ma propre agence d'architecture à Tunis, "ek architecture et design". J'ai ainsi pu mener des projets variés, allant de maisons de maîtres à des complexes résidentiels et commerciaux.

Cependant, ce qui m'a vraiment marquée, c'est l'impact du numérique dans notre domaine. J'ai donc décidé de m'inscrire en 2020 au master spécialisé BIM à l'école des Ponts et Chaussées de Paris et à l'ESTP. Mon alternance chez CET Ingénierie a été une expérience enrichissante, me permettant d'acquérir de nouvelles compétences en ingénierie et de participer activement à l'évolution des pratiques autour du BIM. J'ai notamment développé une approche collaborative autour de la maquette numérique, optimisant ainsi le temps et l'efficacité des projets.

De plus, dans le cadre de ce master, j'ai rédigé une thèse proposant une solution numérique pour les BET, qui a conduit à la création d'un POC, un projet toujours en évolution.

Pouvez-vous nous parler de la structure de CET Ingénierie et de votre rôle, en particulier en ce qui concerne l'intégration du BIM au sein de votre service OI2 ?

Bien sûr. CET Ingénierie est l'une des principales sociétés d'ingénierie indépendantes en France, couvrant tous les corps d'état. Nous sommes fiers de compter 210 professionnels dévoués et d'avoir une forte présence dans plusieurs régions, notamment en Île-de-France, Grand Ouest, Rhône-Alpes, et Hauts-de-France. Avec plus de 55 ans d'expérience, notre expertise s'étend à la maîtrise d'œuvre dans divers domaines techniques. Nous collaborons étroitement avec nos partenaires, agissant à la fois comme concepteur et maître d'œuvre dans les domaines de l'infrastructure et du paysage. De plus, nous jouons un rôle d'assistant à la Maîtrise d'Ouvrage, offrant des services tels que l'orientation, l'audit, le conseil, la conception, et la gestion complète du processus de gestion énergétique du patrimoine.

En ce qui concerne ma mission, bien que CET Ingénierie ait déjà amorcé sa transition numérique en intégrant le BIM, j'ai été chargée d'approfondir cette intégration au sein de notre service OI2 (ouvrages institutionnels 2). Cette initiative a été menée sous la direction de M. Hedi MSADDEK, le directeur du service OI2 et qui avait une vision claire : appliquer les connaissances acquises lors du master spécialisé pour déployer le BIM et instaurer la synthèse BIM. Son objectif principal était d'optimiser la coordination, la gestion, et la maîtrise des coûts des projets.


Partie 1 : Contexte

Dans cette première partie de notre entretien avec Eslem Krichene, nous explorons le contexte dans lequel CET Ingénierie a choisi d'adopter le BIM. Eslem nous dévoile les motivations, les défis et les avantages de cette transition numérique. Elle nous parle des objectifs de CET Ingénierie en tant que bureau d'études, de la manière dont le BIM a transformé leurs processus de synthèse, et de la façon dont ils ont abordé les défis et les résistances au changement. C'est une immersion dans les coulisses de la transformation numérique d'une entreprise qui a su embrasser le potentiel du BIM pour améliorer ses processus, renforcer la collaboration et offrir une meilleure qualité de projet. Accompagnez-nous dans cette exploration du monde du BIM à travers les yeux d'une experte du domaine.


Pouvez-vous nous parler des objectifs de CET Ingénierie en tant que bureau d'études tous corps d'État et comment le BIM a joué un rôle dans leur réalisation?

En tant que bureau d'études tous corps d'état, notre objectif principal était de se positionner sur l'offre globale. Pour y parvenir, nous avons mis en œuvre deux actions simultanées : renforcer le dialogue entre les différents lots et intensifier notre communication avec les autres professions de la maîtrise d'œuvre ainsi qu'avec les entreprises. Et c'est ici que le BIM est devenu un outil essentiel, nous permettant de concrétiser ces ambitions.

Quel a été le rôle de OI2 dans la gestion de la production numérique et comment avez-vous géré la transition vers la synthèse BIM tout en assurant la cohérence spatiale des éléments d'ouvrage?

Au sein de OI2, notre principal objectif était d'exploiter pleinement le potentiel du BIM, notamment dans les domaines de la conception, de la coordination et de la synthèse. Cela nous a permis de réaliser des gains significatifs en termes de temps et d'efficacité, notamment en améliorant la communication entre les différents acteurs du projet et en optimisant la maintenance post-livraison des bâtiments. Nous avons adopté une approche de synthèse BIM et commencé à utiliser des logiciels de modélisation BIM de manière collaborative. L'essentiel était d'assurer la cohérence spatiale des éléments d'ouvrage tout en respectant les directives architecturales, techniques et d'exploitation. Pour cela, nous avons dû intégrer de nouveaux outils BIM et instaurer une nouvelle méthodologie de travail au sein de notre cellule de synthèse. L'approche reposait principalement sur un mode de travail collaboratif, garantissant une communication et un partage d'informations en temps réel. Plus qu'une simple maîtrise technique, il était crucial d'écouter et d'accompagner nos équipes dans l'adoption de ces nouvelles méthodes et dans l'utilisation de la maquette numérique. Nous avons donc recommandé certains outils BIM, en veillant toujours à leur interopérabilité, dans le but de renforcer la communication, le partage et la maîtrise de l'information au sein de l'équipe.

Comment le BIM a-t-il transformé votre processus de synthèse par rapport aux plans 2D, et comment cela a-t-il influencé la collaboration et l'objectivité lors des réunions de synthèse?

Le BIM a révolutionné notre approche de la synthèse. Avant, nous nous appuyions principalement sur des plans 2D, ce qui nous faisait parfois manquer certains conflits qui n'étaient découverts que sur le chantier. Avec le BIM, nous avons pu optimiser notre processus de construction en utilisant un modèle BIM 3D unique. Cette maquette numérique permet à toute l'équipe de travailler simultanément, offrant une analyse du projet plus détaillée et précise. Nous avons constaté une nette amélioration de la qualité de nos projets, notamment grâce à une meilleure identification des incohérences et des détails. Les clashes sont maintenant détectés bien plus rapidement, nous permettant d'anticiper les problèmes techniques et opérationnels. Par rapport à l'ancienne méthode, qui nécessitait de nombreuses réunions pour chaque clash identifié, nous pouvons désormais partager une maquette numérique pour visualiser, gérer les conflits et prioriser les modifications à chaque phase du projet. Cette transparence accrue avec la maquette 3D a également renforcé la collaboration entre les acteurs lors des réunions de synthèse. 

De plus, un avantage majeur du BIM est la capacité d'extraire facilement les quantités de la maquette, ce qui nous aide grandement à maîtriser les coûts. En somme, grâce à la coordination BIM et à la synthèse BIM, nous avons mis en place une organisation qui garantit la cohérence, la qualité numérique des livrables, tout en respectant les processus d'acheminement des tâches, la coordination des actions et la communication.

Eslem, face à la montée du numérique, comment abordez-vous les défis et les résistances au changement?

Dans un environnement où les ambitions en matière de développement numérique se concrétisent, je vois mon rôle comme étant de dissiper les malentendus qui peuvent entourer le changement. Je m'efforce d'encourager chaque acteur à envisager la transformation numérique non pas comme un obstacle, mais comme un facilitateur et une source certaine de valeur ajoutée pour le projet. Pour moi, il est essentiel d'assurer d'abord un alignement de la direction, puis des équipes de projet. L'adoption du BIM nécessite beaucoup de pédagogie et un accompagnement attentif du changement, à la fois au niveau collectif et individuel. C'est crucial car les craintes, et même les résistances au changement, sont omniprésentes.


Partie 2 : Stratégies et mise en place

Dans cette seconde partie de l'interview avec Eslem Krichene, nous plongeons plus profondément dans les stratégies et les méthodologies adoptées par CET Ingénierie pour la mise en place du BIM. Eslem nous dévoile les coulisses de la transition numérique de l'entreprise, en mettant l'accent sur les outils, les plateformes collaboratives et les processus clés qui ont été essentiels à cette transformation. Elle nous offre également un aperçu précieux des défis rencontrés, des solutions adoptées et des meilleures pratiques qui ont guidé CET Ingénierie vers le succès dans le monde du BIM. Préparez-vous à une exploration approfondie des mécanismes qui font tourner la machine BIM chez CET Ingénierie.


Vous avez mentionné que le déploiement du BIM n'est pas nécessairement une opération coûteuse, mais qu'il nécessite des ressources. Pouvez-vous nous éclairer sur la manière dont CET Ingénierie a abordé cette transition, en particulier en ce qui concerne les outils et les plateformes collaboratives que vous avez adoptés ?

Tout à fait. Le déploiement du BIM, bien qu'il ne soit pas extrêmement coûteux, nécessite effectivement des ressources. Chez CET Ingénierie, nous avons investi dans des moyens humains, en ayant au moins une personne dédiée à ce projet de déploiement. Nous avons également mis l'accent sur la formation et l'adoption d'outils appropriés. Ces outils, tels que les standards, le BCF, l'IFC et les plateformes collaboratives, sont cruciaux pour encourager le processus collaboratif. Je tiens à souligner que le BIM va bien au-delà d'une simple maquette numérique. Son essence réside dans la gestion des informations. Grâce à ces outils collaboratifs, nous avons pu gérer efficacement ces informations.

La gestion de l'information d'un projet, c'est avant tout s'assurer que l'information est correctement distribuée à toute l'équipe de conception. Cela implique de gérer différentes pratiques et de veiller à ce que chaque intervenant dispose des informations nécessaires au bon moment.

Après avoir établi le processus BIM chez OI2 en termes de stratégie et d'objectifs, nous avons introduit des outils de contrôle de maquettes numériques et de détection de conflits. Ces outils nous ont permis d'affiner notre synthèse BIM, rendant la détection des conflits plus aisée grâce à une meilleure visualisation et compréhension.

Nous avons également mis en place une plateforme collaborative pour assurer une coordination de qualité. Chaque acteur a un rôle défini sur cette plateforme, avec des droits d'accès variés. C'est un espace en ligne où tous les acteurs peuvent partager une vue d'ensemble commune du projet, les modèles et les sujets en suspens.

Enfin, pour garantir l'interopérabilité entre les différents outils, nous avons opté pour une plateforme spécifique, une sorte de passerelle. Cela nous permet une gestion contextuelle des sujets et une communication instantanée entre les différents logiciels de modélisation, de revue de projet, de contrôle de maquettes et de détection de conflits.

Eslem, pouvez-vous nous expliquer comment les responsabilités sont réparties au sein d'une équipe de gestion du BIM et comment cela contribue au succès d'un projet?

Bien sûr. Au sein d'un projet BIM, chaque membre de l'équipe a un rôle spécifique. Le BIM Manager, par exemple, supervise la stratégie globale du BIM, gère les relations extérieures, centralise la communication, et promeut l'utilisation du BIM. Il est également chargé de la stratégie spécifique au projet BIM, ce qui englobe la planification, la communication avec les parties prenantes, et la gestion du tableau de bord BIM.

Les BIM Coordinateurs, quant à eux, jouent un rôle plus technique, veillant au respect des procédures et des standards, et supervisant le travail des BIM modeleurs.

Les BIM Modeleurs et les contributeurs BIM, de leur côté, se concentrent principalement sur la modélisation de la maquette numérique et fournissent un soutien local. Il est essentiel que chaque rôle soit clairement défini pour assurer le succès du projet BIM.

Eslem, pouvez-vous nous guider à travers les étapes clés pour mettre en place un projet BIM réussi et comment vous assurez-vous que tout est aligné avec les objectifs du projet?

La première étape est de définir la stratégie BIM du projet. C'est là que nous identifions les objectifs, les cas d'usage du BIM, les données de sortie, et les résultats attendus. Cette étape est fondamentale car elle garantit que nos efforts lors du déploiement du BIM correspondent aux besoins et objectifs du projet.

Après cela, nous passons à la mise en place des processus. Cela englobe l'identification des données d'entrée, la planification des actions, et la détermination des ressources et moyens nécessaires. L'objectif ici est d'optimiser l'utilisation du BIM tout au long du projet.

Enfin, nous coordonnons les méthodes et les outils. Cela signifie déterminer les contributions nécessaires, choisir les méthodes et outils appropriés, et établir un calendrier. Cette étape assure une mise en œuvre harmonieuse du BIM, en évitant les chevauchements et les inefficacités.

Pouvez-vous nous décrire le processus de revue de maquette et de projet au sein d'un projet BIM et comment vous assurez-vous que tout est bien coordonné et aligné?

Absolument. La revue de la maquette est une étape essentielle que je pilote en tant que BIM Manager. Elle intervient après l'intégration des données dans la maquette globale et rassemble les BIM Coordinateurs pour une analyse approfondie. Nos objectifs principaux ici sont de gérer les statuts des données, traiter les incohérences et collisions, identifier les problèmes de qualité, et améliorer continuellement notre processus de création de maquette et du BEP.

Après cela, nous avons la revue de projet, qui est une analyse technique orchestrée par la direction technique. C'est lors de cette réunion que je présente les sujets qui nécessitent des décisions et des arbitrages.

La préparation de ces revues est tout aussi cruciale. Cela implique la planification de la revue elle-même, ainsi que la planification des livrables attendus. Lorsque nous organisons la revue, nous préparons tous les matériaux nécessaires, définissons les participants, choisissons les logiciels appropriés et préparons un ordre du jour structuré.

Et bien sûr, après chaque revue, nous produisons un compte rendu détaillé qui comprend les décisions prises, ainsi que le suivi des incohérences et des collisions identifiées.

La détection des incohérences et des collisions est un aspect essentiel de la gestion BIM. Pouvez-vous nous éclairer sur la manière dont vous abordez ce processus et les mesures que vous prenez pour garantir l'intégrité du projet?

 La détection des incohérences et des collisions est en effet centrale dans tout projet BIM. Nous le décomposons en deux grandes catégories : la gestion des incohérences et celle des collisions.

Pour la gestion des incohérences, nous examinons plusieurs éléments. Nous évaluons d'abord la qualité des entrées 3D, en nous assurant que des aspects tels que le géoréférencement et l'échelle sont corrects. Nous veillons également à ce que les responsabilités des différentes parties prenantes soient clairement définies et respectées. De plus, nous évaluons le niveau de détail (LOD) pour s'assurer qu'il est en adéquation avec ce que nous attendons.

En ce qui concerne la gestion des collisions, nous nous concentrons sur trois types principaux. Les collisions physiques, où il y a un chevauchement direct entre deux éléments; les collisions non physiques, qui concernent des espaces spécifiques qui doivent être respectés; et les collisions réglementaires, où certaines normes ou réglementations ne sont pas suivies.

Lorsque nous identifions ces problèmes, nous mettons en place une série d'actions pour les traiter. Cela va de la détection et la nomination des problèmes, à l'attribution des responsabilités pour leur résolution, en passant par l'ajout de métadonnées et la mise à jour de leur statut. En fin de compte, nous nous assurons que chaque incohérence et collision est traitée de manière appropriée, garantissant ainsi l'intégrité et la qualité de notre projet BIM.

Préparation des réunions de coordination :


Partie 3 : Solutions BIM et cas d'usage

Dans cette partie de l'interview, nous allons explorer la manière dont Eslem et son équipe utilisent le BIM pour améliorer leur processus de travail. L'objectif est de démontrer comment cette technologie révolutionnaire peut être utilisée pour optimiser la communication du projet, faciliter l'échange et la collaboration, et réaliser des revues de maquette numérique et de projet de synthèse de façon efficace. Grâce à des plateformes collaboratives comme BIM Track et des logiciels comme Solibri, l'équipe d'Eslem a pu atteindre des niveaux d'efficacité et de précision sans précédent dans leurs projets. Dans ce qui suit, nous verrons comment ils ont réussi à mettre en place ces solutions BIM dans leur quotidien.


Comment et quelles solution(s) utilisez-vous pour améliorer la compréhension et le partage des concepts de conception parmi les intervenants?

La maquette numérique est effectivement un outil puissant pour nous. Elle nous offre une représentation tridimensionnelle du projet, ce qui facilite grandement la compréhension des concepts de conception. Chaque intervenant est responsable de son propre modèle numérique et des informations qui y sont associées. Cela nous permet d'avoir une vision en temps réel de l'avancement des études et de la conception. L'important est de s'assurer que chaque modèle soit accessible aux autres intervenants, afin que tout le monde puisse avoir une vue d'ensemble claire du projet.

Nous utilisons la plateforme collaborative BIM Track pour visualiser ces maquettes numériques. C'est un environnement en ligne qui est accessible à tous les acteurs du projet. Il nous permet de partager une vue d'ensemble commune du projet, y compris les modèles 3D et leurs attributs ou propriétés, ainsi que les sujets en cours, comme les annotations en suspens ou les BCF. L'espace de visualisation 3D est particulièrement utile car il nous permet de voir les différents modèles et domaines métier et de les compiler pour vérifier leur coordination. C'est un outil essentiel pour nous, et il a grandement amélioré notre processus de communication et de coordination.

Comment les outils de collaboration ont-ils renforcé les échanges et la coordination autour de la maquette numérique au sein de votre équipe ?

La maquette numérique, intégrant les différents modèles métiers, est devenue le pivot central de nos échanges, garantissant une cohérence accrue dans nos études et une gestion plus efficace des problématiques. BIM Track a joué un rôle crucial en servant d'espace centralisé pour ces échanges. Plus qu'un simple outil d'échange de modèles, il nous a permis de centraliser les observations techniques et les sujets liés à la maquette numérique. Ce qui est remarquable avec cette plateforme, c'est qu'elle assure l'interopérabilité entre nos divers outils. Cela nous permet une gestion contextuelle des sujets et une communication fluide entre les différents logiciels de modélisation, de revue de projet, de contrôle de maquettes et de détection de conflits. L'outil est conçu pour exprimer les observations, favoriser les mises à jour tout en garantissant la traçabilité des évolutions et des décisions prises dans la maquette numérique. De plus, il nous offre une gestion précise du statut des données. Chaque question que nous avons est directement associée à des éléments spécifiques des modèles, et nous pouvons facilement les assigner à un ou plusieurs intervenants pour une résolution efficace.

Comment votre équipe aborde-t-elle la revue de maquette numérique et le projet de synthèse, et quels outils utilisez-vous pour cela?

Comment votre équipe gère-t-elle la revue de maquette numérique et le projet de synthèse, et quel rôle Solibri joue-t-il dans ce processus?

Eslem: La revue de maquette numérique et le projet de synthèse sont des étapes essentielles dans notre démarche. Pour optimiser le contrôle de la maquette et affiner la détection des clashes, nous avons intégré Solibri à notre flux de travail. Cet outil nous offre une visualisation en 3D du projet, une vérification approfondie du modèle, et facilite l'extraction et le partage des informations avec tous les intervenants du projet.

Lors de nos revues avec Solibri, nous veillons au respect de l'arborescence IFC, au bon nommage, à l'altimétrie des niveaux, à l'absence de doublons, et à d'autres critères essentiels pour garantir la qualité de nos projets.

Pour la revue de projet de synthèse, Solibri nous permet d'obtenir une analyse plus détaillée et précise du projet. Cela renforce notre coordination et optimise la gestion du projet. De plus, grâce à la fonctionnalité des rôles dans Solibri, nous pouvons créer et préenregistrer un ensemble de règles, classifications, et définitions pour l'extraction d'informations, ce qui rend notre processus encore plus efficace.

Quels sont vos conseils et votre perspective sur l'intégration du BIM dans les projets de construction, et comment cela influence-t-il la dynamique de travail et la collaboration entre les acteurs du domaine?

Pour moi, percevoir le BIM comme une opportunité plutôt qu'un défi est fondamental. Il est omniprésent dans chaque phase d'un projet de construction et influence tous les acteurs du domaine. Les bénéfices? Ils sont nombreux : de la maîtrise des coûts à l'économie de matériaux, en passant par une gestion en temps réel de la construction et de la maintenance.

L'intégration du BIM au sein d'une organisation ne signifie pas forcément des dépenses astronomiques. Je dirais même que 80% du BIM est basé sur une dynamique collaborative, qui est le cœur d'une organisation efficace. Cette collaboration crée des synergies, favorisant une meilleure coordination à tous les niveaux. Cela se traduit par un suivi de projet amélioré et une collaboration accrue pour atteindre nos objectifs.

Bien sûr, la transition vers le BIM nécessite des compétences humaines et des outils. Il peut être nécessaire d'investir dans des logiciels ou du matériel informatique, mais il existe aussi des solutions sans frais pour certaines plateformes collaboratives.

Avec cette approche collaborative du BIM, je trouve que nous gagnons en objectivité. L'information est partagée plus rapidement, permettant à chaque acteur d'avoir accès aux données nécessaires au bon moment. Cela nous offre la possibilité d'effectuer des analyses plus détaillées du projet, nous positionnant ainsi pour anticiper les problèmes qui pourraient s'avérer coûteux s'ils n'étaient pas identifiés en amont.


Et voilà, on arrive à la fin de cette plongée au cœur du BIM avec Eslem et son équipe. Franchement, c'était top de voir comment ils jonglent avec tout ça au quotidien. Un grand merci à Eslem pour avoir partagé ces pépites d'infos avec nous. Chez HEXABIM, on adore entendre ces histoires du terrain. Alors, à tous ceux qui se lancent dans l'aventure BIM, sachez que vous n'êtes pas seuls et que des retours comme celui d'Eslem, ça vaut de l'or ! À très vite pour de nouvelles aventures BIMesques !


 

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